CDLR Trains Jouef

René MONNET, mon grand père et celui par qui tout est arrivé.

Je suis né à Lyon 2, Hotel Dieu non loin de la place Bellecour. A ce moment là, mes parents habitaient La Croix Rousse, mais je n'y suis resté que quelques mois. Rapidement, ils se sont installé à Saint Fons.
Ma grand-mère paternelle s'était déjà remarié et s'appelait désormais MONNET, nom de son deuxième mari.
Ce qui fait que René n'était pas tout à fait mon grand-père. Mais quand on a que quelques mois, qu'est-ce qu'on en a à faire de tout ça. En grandissant, mon pépé René, c'était mon pépé, point barre.
Et je crois qu'il m'aimait beaucoup. Je dispose de pleins de photos où je suis sur ses genoux. Et surtout...

Surtout il allait me promener dans Saint Fons. Près du dépot de Vénissieux, à la gare de Saint Fons... On regardait passer les trains. Je crois bien qu'il me les nommait. Bien trop jeune, je ne retenais que l'essentiel.
Du témoignage de mes parents, je m'agitais dans mon siège bébé à l'arrière de la voiture. TRAVAGUEUR que je vociférais, TRAVAGEUR !!! Ils ont mis un moment avant de comprendre que je désignais un train voyageur dès que j'en voyais un !

Alors oui, je peux l'affirmer, le train, c'est depuis que je suis petit.

La majeure partie de mes anniversaire, c'était un cadeau Train Electrique de la part de mon pépé René. Un coffret départ, un tunnel, un batiment... Du JOUEF, principalement. Il m'a même offert une vieil BB 9100 et des wagons inox d'un autre age, du JOUEF d'antan à crochets genre Fleischmann...

Dans son grenier, mon pépé René avait des trains. Toute une collection et un réseau en cours de construction.
Il faut dire que je l'ai réalisé tardivement, il était cheminot le pépé ! Son fief, c'était le dépot de Vénissieux. Il avait dû apprendre sur des machine à vapeur qui ne se prêtaient pas, puis fini sa carrière vapeur sur des 141R du plan Marschall et qui avaient révolutionné l'usage des machines à vapeurs. Ces bonnes fifilles passaient entre toutes les mains. Plus tard, je découvrais ses carnets de roulement et découvrais qu'il avait fini sur des CC 72000 alors toutes neuves, comme en témoignait leur numéros : 72007, 72003 et même 72001 !

Je suis né en 1969. Lui est décédé en février 1982, dix jours avant mon anniversaire. J'avais 13 ans et ce fut mon premier contact douloureux avec la mort. Mon grand-père mort, ce fut la fin du monde. La fin d'un monde.
Il avait des enfants, qui sont parti avec tout, surtout ses trains. Ma grand-mère avait gardé quatres de ses locos à vapeurs qu'elle m'a longtemps promis mais dont je n'ai jamais vu la couleur.
J'ai récupéré pas mal de revues cependant, qui ont fait mon bonheur pendant longtemps. Notamment de vieux catalogues JOUEF qui ont fait les débuts de mon éducation ferroviaire... BB 9281, 241 P 47, CC 7101, CC 6505...

A travers cette passion pour le train, c'est longtemps que j'ai fait vivre dans mon coeur mon pépé René. Il vit d'ailleurs encore aujourd'hui, alors que pas mal de gens l'ont oublié. Moi je l'ai gardé. Chaque fois que je bricole mes trains, chaque fois que j'ai à faire à une 141R, réelle, en modèle réduit ou en virtuel grace à MSTS, c'est avec mon pépé René que je fais du train.

Son souvenir ne s'éteindra que quand moi-même je m'éteindrais.
Pas avant et aussi longtemps que je ferais du train.